Arthrose de hanche
Qu’est-ce que l’arthrose de hanche ?
La hanche fonctionne comme une balle dans une cavité. La balle, c’est la tête du fémur, et la cavité, c’est l’acetabulum ou cotyle, qui appartient à l’os du bassin. Les deux os sont recouvertes d’un cartilage, un revêtement très lisse, qui permet à la hanche de bouger et marcher sans frottement. L’arthrose, c’est quand ce cartilage s’use, se raye ou se fissure. Si la surface n’est plus lisse, les mouvements de la hanche « accrochent » et on peut avoir mal en marchant, et une raideur.
Pourquoi ai-je de l’arthrose de hanche ?
Il y a plusieurs raisons possibles :
- Le vieillissement: C’est la cause la plus fréquente. Avec l’âge, le cartilage s’use naturellement.
- Les traumatismes: Une fracture du fémur ou du bassin, une luxation de la hanche, peuvent accélérer l’usure du cartilage.
- Des malformations de la hanche : La dysplasie et la luxation congénitale de hanche par exemple peuvent favoriser le développement d’une arthrose précoce.
- L’ostéonécrose de la tête fémorale : Cette pathologie affecte des personnes souvent jeunes, à cause de différents facteurs favorisants (drépanocytose, alcool, traitement prolongé par cortisone…). La tête du fémur s’abîme sur plusieurs mois, et évolue vers une arthrose quand le cartilage est touché à son tour.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de l’arthrose de hanche peuvent varier d’une personne à l’autre, mais les plus fréquents sont :
- La douleur : Elle est souvent ressentie dans l’aine (à l’avant de la hanche), sur le côté de la fesse ou projetée vers le genou. Elle peut s’aggraver lors de la marche, parfois dans les escaliers ou la nuit.
- La raideur : On peut avoir progressivement du mal à plier ou tendre la hanche. Dans la vie quotidienne, une hanche raide peut empêcher d’enfiler ses chaussettes, de couper ses ongles de pied ou de sortir d’une voiture basse.
- La boiterie: Quand l’arthrose est évoluée, elle empêche de marcher correctement et on se met à boiter. On peut avoir besoin d’une canne pour soulager la hanche abîmée.
Quand faut-il consulter ?
Comment traiter l’arthrose de hanche ?
On ne sait pas encore comment guérir l’arthrose : le cartilage usé ne peut pas repousser. Mais plusieurs options permettent de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie :
- Les médicaments : Des antalgiques et anti-inflammatoires peuvent être prescrits en cure pour aider à réduire la douleur et l’inflammation.
- La kinésithérapie : Des exercices spécifiques permettent de renforcer les muscles autour de la hanche et d’améliorer la mobilité. Mais parfois les douleurs sont trop importantes pour supporter la rééducation.
- Les injections : Des injections diverses (cortisone, acide hyaluronique, PRP) peuvent être proposées pour réduire l’inflammation et la douleur. L’infiltration peut calmer la douleur et permettre de faire la rééducation, pour espérer retarder la prochaine crise.
- La chirurgie : Si ces traitements ne suffisent pas, une opération peut être proposée : la prothèse de hanche.


Qu’est-ce qu’une prothèse de hanche ?
Lorsque l’articulation est trop abîmée, on peut la remplacer par une prothèse. C’est comme remplacer une pièce usée dans une machine. La prothèse de hanche est composée de deux parties : une tête en métal ou céramique qui remplace la tête du fémur, montée sur une tige qui prend appui dans le fémur. Et une cupule en métal qui se fixe dans le bassin. Ces pièces sont fixées solidement à vos os. Les deux parties s’articulent ensemble par une pièce intermédiaire en plastique ou céramique, qui permet à la nouvelle hanche de glisser sans effort.
L’opération se fait sous anesthésie générale ou locorégionale (anesthésie du bas du corps). La cicatrice se trouve à l’avant, au niveau de l’aine, ou sur le côté de la fesse. Il faut prévoir entre 1 et 3 jours d’hospitalisation, le temps de surveiller la récupération et apprendre à marcher avec les béquilles.
Vivre avec une prothèse, qu’est-ce que ça change ?
- Soulagement de la douleur : La plupart des patients et patientes ressentent une diminution significative de la douleur après l’opération. Beaucoup rapportent même avoir oublié leur hanche.
- Amélioration de la mobilité : Les amplitudes de mouvement sont améliorées dans la limite des capacités des muscles et tissus autour de la hanche. Pour ressentir un maximum de souplesse et mobilité notamment dans les activités sportives, il faut attendre quelques mois de récupération musculaire.
- Amélioration de la qualité de vie : Avec une prothèse, on peut espérer faire normalement toutes les activités quotidiennes de base (marche sur terrain plat et incliné, escaliers, etc.). Toutes les activités sportives sont possibles en théorie avec une prothèse de hanche. Cela va dépendre des activités que vous faisiez auparavant, de votre état de santé général, et de votre récupération – qui varie d’une personne à l’autre.
Comme toute intervention chirurgicale, la pose d’une prothèse comporte des risques, tels que :
- L’infection : une complication rare mais potentiellement grave. C’est pourquoi toutes les précautions sont prises avant, pendant et après l’opération pour l’éviter. Si malgré tout on suspecte une infection après l’opération, une nouvelle opération peut être nécessaire en urgence pour rechercher les bactéries en cause et nettoyer la hanche.
- La luxation : Pour mettre en place la prothèse, il faut l’emboîter en bonne position. Toutes les mesures sont prises pendant l’opération pour qu’elle reste emboîtée, mais un déboîtement accidentel est toujours possible. Après l’opération, on vous expliquera les précautions simples à employer pour éviter les mouvements extrêmes qui sont à risque de luxation. En cas de luxation, il faut souvent remettre la prothèse en place sous anesthésie (sans réouvrir la cicatrice). Rarement, si les luxations se répètent, il faudra réopérer pour modifier la prothèse.
- Usure et descellement : Après de nombreuses années, la liaison entre la prothèse et l’os peut devenir moins solide. Quand la prothèse n’est plus correctement fixée dans l’os et qu’elle entraîne des douleurs, il faut la changer. Ces problèmes peuvent rarement arriver plus tôt, dans les premières années, parfois dans le contexte d’une infection chronique de la prothèse. Le traitement de ces infections est long et lourd.



Et après l’opération ?
La prothèse est immédiatement fixée sur l’os, donc on a le droit de marcher dessus dès le réveil de l’anesthésie. Mais les muscles doivent récupérer de la chirurgie, donc on compte en moyenne quelques semaines de béquilles, et 3 à 6 mois pour reprendre confortablement les activités de la vie normale.La meilleure rééducation pour une prothèse de hanche, c’est la marche : elle peut donc se faire seule, à la maison, sans kinésithérapeute. Pour les patientes ayant un objectif sportif particulier, ou avec des difficultés importantes à la marche, on peut prescrire des séances de kinésithérapie et renforcement musculaire adaptées aux besoins.
