Instabilité de rotule (instabilité fémoro-patellaire)

Crédit : Université Claude Bernard Lyon I
Crédit : Université Claude Bernard Lyon I
Quand on plie et tend le genou, la rotule coulisse à l’avant du fémur dans son rail, la trochlée. L’instabilité de rotule, c’est quand elle sort de son rail vers l’extérieur du genou (luxation). 
Cela peut se produire une seule fois, suite à un choc plus ou moins violent. Ou de manière répétée, et parfois sans traumatisme : sur un mouvement de torsion, ou simplement en descendant les escaliers. Dans ces cas il y a souvent des facteurs anatomiques qui font que la rotule va sortir plus facilement de son rail : la forme des os du genou va prédisposer la rotule à se déboiter. La rotule peut être naturellement trop haute ou externe par rapport à la trochlée. La trochlée peut ne pas être assez creusée, voire plate. Si les muscles qui tiennent le genou sont faibles (en particulier le quadriceps), cela peut aussi favoriser les luxations.
 
Quels sont les symptômes ?
  • Une douleur vive avec un claquement : Juste après la luxation, si la rotule n’est pas remise en place rapidement, la douleur empêche le plus souvent de bouger ou marcher.
  • Une sensation de blocage: Parfois, la rotule sort presque de son rail, et se remet en place toute seule. Ces épisodes, appelés « subluxations », peuvent se produire plusieurs fois, sur des mouvements anodins. On peut ressentir que le genou se bloque, ou lâche.
  • Un gonflement: Après une luxation ou une subluxation, l’hématome à l’intérieur du genou peut mettre quelques semaines à disparaître.
 
Pourquoi consulter ?

Après une première luxation, il est important de faire de la rééducation pour limiter le risque de récidive. On va également prescrire, en fonction de la situation, des examens spécialisés : des radios, pour mesurer la position de la rotule par rapport au reste du genou. Une IRM peut compléter le bilan, pour rechercher des débris de cartilage causés par le choc, des ligaments cassés (le MPFL, qui retient la rotule en interne, est très souvent rompu), une anomalie anatomique de la trochlée.

Le chirurgien ou la chirurgienne va surveiller la rééducation, et vous conseiller sur la suite de la prise en charge.

Quel est le traitement de l’instabilité de rotule ?

Le traitement dépend de la gravité de votre problème. Il peut comprendre :

  • La kinésithérapie: Des exercices spécifiques permettent de renforcer les muscles autour du genou et d’améliorer la stabilité de la rotule. La kiné est toujours utile, après les luxations, en préparation d’une opération, et après l’opération !
  • Une attelle: Une attelle rigide peut aider à soulager la douleur pendant les premiers jours après une luxation. Il est recommandé de la garder le moins longtemps possible, pour ne pas affaiblir les muscles. Parfois, une genouillère souple de recentrage peut apporter plus de confiance aux patients notamment lors des activités physiques. Elle suffit rarement à éviter une vraie luxation.
  • La chirurgie: Si les luxations se répètent, et l’instabilité limite la qualité de vie quotidienne et/ou sportive, une intervention chirurgicale peut être envisagée. On parle de traitement « à la carte » en fonction des éventuelles anomalies anatomiques et des ligaments à réparer. 
1 photo luxation rotule
2 schéma luxation
Quelles sont les différentes opérations possibles ?
L’indication du traitement est pesée au cas par cas, et fait l’objet d’une discussion entre médecin et patiente. 
  • La reconstruction du ligament MPFL (medial patellofemoral ligament) qui retient la rotule au côté interne du genou. Pour cette opération, on utilise un des tendons de la patte d’oie, le gracilis, qu’on attache au fémur et à la rotule par deux cicatrices. On peut parfois associer une arthroscopie pour enlever des débris de cartilage qui bloqueraient le genou.
  • Une ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure : opération qui consiste à déplacer la partie du tibia qui retient la rotule, vers le bas et/ou l’intérieur du genou. Cette opération est proposée en cas d’anomalie anatomique importante.
  • Une trochléoplastie, plus rare, peut être nécessaire si la trochlée, le rail, n’est pas assez bien creusée pour maintenir la rotule en place.
  • Ces opérations peuvent être combinées en fonction des différents problèmes à régler !
 
Et après l’opération ?
En fonction du type d’opération, le temps d’arrêt de travail et de sport est variable. La rééducation est essentielle, pour réapprendre à stabiliser sa rotule avec des muscles forts et efficaces.
Reconstruction du MPFL
Ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure